Synthèse de M. Serge Borg

CR du colloque sur « L’enseignement du plurilinguisme au XXI° siècle : atouts et défis »

Chères et chers collègues,

Comme le veut la tradition académique, nous allons donc à présent, procéder au bilan de ce colloque sur « l’enseignement du plurilinguisme au XXI° siècle : atouts et défis ». Il aura réuni des enseignants-chercheurs de divers horizons scientifiques, lui conférant ainsi, une dimension épistémologique d’envergure et de qualité, en constituant un  carrefour de disciplines des sciences humaines.  Elles auront considérablement enrichi les débats sous l’égide de spécialistes en didactique du FLE, mais aussi d’autres langues (avec bien sûr, d’éminents arabisants), des chercheurs en sciences du langage (linguistes, phonéticiens, orthophonistes), en sciences de l’éducation, en psychologie, sans oublier la littérature, la civilisation et la culture dans toutes ses déclinaisons (théâtre, cinéma, diffusion du livre, spectacles vivants, et audiovisuel…).

Appréhendé dans l’orbite de la francophonie politique et culturelle, l’enseignement du plurilinguisme (mot-clé de ce colloque) au XXI° siècle, s’est également décliné sur le paradigme des représentations mentales concernant les langues, sur les normes et les usages en vigueur et sur les langues véhiculaires du savoir, dans les pays du Maghreb et du Machreq, et plus particulièrement au Liban, dans ce pays à la configuration linguistique et culturelle hautement complexes, uni dans la diversité.  Entre les politiques linguistiques et éducatives « confessionnalisées », les besoins de terrain et les moyens du bord ; une série de conférences et de communications, riches et diversifiées, sont venues refléter les préoccupations des chercheurs, de nature à la fois scientifiques, pédagogiques, professionnelles et sociétales.

Le plurilinguisme et son corollaire, le pluriculturalisme ont été explorés dans leurs aspects les plus traditionnels, à savoir le corpus et le statut des langues, mais aussi avec des leviers très féconds de promotion que sont le FOS (Français sur objectifs spécifiques), le FOU (français sur objectifs universitaires) pour une meilleure insertion professionnelle et pour de plus grandes mobilités (étudiante, enseignante et des chercheurs). Ils ont également été explorés, sur plan purement didactique, avec tout ce que suppose, sur le plan curriculaire et des contenus des programmes, la mise en place d’un dispositif plurilingue.

Ce dernier convoque, bien évidemment, des impératifs institutionnels (la prise en compte des besoins par les différentes instances éducatives officielles), mais aussi de formation initiale et continue des professeurs. L’enseignement du plurilinguisme, apparaît ainsi comme un potentiel vecteur en devenir, et les différentes contributions entendues durant ces deux journées d’études, n’auront pas peu contribué à formuler des avancées significatives, que les actes de ce colloque s’emploieront à formuler de manière explicite.

Par-delà les analyses politiques, institutionnelles, scientifiques et professionnelles ; ce colloque en terre levantine s’est révélé à la fois passionnant et très porteur sur le projet de société plurilingue. Il aura eu le mérite de replacer la réflexion sur le projet toujours délicat mais ô nécessaire, de construction identitaire en le dépassionnant, dans une actualité sociétale en constante mutation, à l’image de l’espace géopolitique en devenir que constituent les pays du pourtour méditerranéen, et bien au-delà.

C’est donc au service du dialogue des langues et des cultures du monde que le plurilinguisme apparaît à l’issue de ce colloque, comme un véritable projet de société, comme un lieu de rassemblement, de synthèse et de complétude dans le respect des diversités des peuples au sein desquels il se développe, un plurilinguisme où les atouts et les défis de la francophonie, jouent un rôle moteur déterminant.

 

Merci encore pour vos brillantes productions, pour votre enthousiasme contagieux et sachez que si ce colloque a pu briller de tous ses feux, durant ces deux journées très intenses, tout le mérite vous en revient.